UPJF: France Charlie-Hebdo, grand blessé de guerre Par Ivan Rioufol
“...Il faut se souvenir, comme le rappelle Flemming Rose dans son livre dont rend compte Michèle Tribalat dans la dernière revue de l’Institut d’histoire sociale, que les violences suscitées par les caricatures danoises (singulièrement celle de Kurt Westergaard représentant le prophète avec une bombe dans son turban) avaient été tout sauf spontanées. Le monde musulman et l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en tête, y avaient vu l’opportunité de faire avancer leur campagne contre le blasphème. La Commission des droits de l’homme de l’Onu y prêta son appui en recommandant aux Etats de "combattre et punir toute tentative visant à assimiler l’islam à la violence et au terrorisme". L’Union européenne emboîta le pas, avec le commissaire aux affaires étrangères, Javier Solana, qui négocia avec l’OCI un accord appelant au bannissement de la diffamation des religions. Heureusement, des désaccords internes empêchèrent l’Europe d’être représentée au Qatar pour la signature (février 2006) de ce document avalisé par l’Espagne, la Turquie et Kofi Annan, secrétaire de l’ONU. Quand, mardi, le président d’honneur du Conseil français du culte musulman, Mohamed Moussaoui, reproche au président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Roger Cukierman, d’avoir dit la veille que les islamistes qui prennent les juifs pour cibles sont des musulmans, c’est cette même dialectique du déni qui est appliquée. Elle vise à rendre l’islam intouchable et à réduire la liberté d’expression. Cette mise en scène d'une culpabilisation dans l'usage du mot juste est une autre forme d’intimidation, qui dépasse la seule caricature du prophète. Une démocratie digne de ce nom oblige chacun à résister à cet engrenage... “
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